Histoire de la Faculté de Médecine et des Hôpitaux de Lille


Le premier hôpital de Lille fut l'Hôpital Saint-Pierre, créé en 1066 par Adèle de France, épouse de Baudouin V de Flandre, au sein de la Collégiale qui se trouvait à l'emplacement de l'actuel Palais de Justice. Les hôpitaux furent à partir du XIII è siècle des fondations charitables, tels l'Hôpital Saint Sauveur en 1210, puis l'Hôpital Notre Dame, connu dès 1245 sous le nom d'Hôpital Comtesse, en hommage à sa fondatrice, la Comtesse Jeanne de Flandre. A partir du XV è siècle, ce furent de riches bourgeois qui fondèrent plusieurs établissements, dont l'Hospice Saint Jean-Baptiste en 1460, créé par Jean de le Gambe, dit Gantois, qui devint l'Hospice Gantois qui resta en activité jusqu'en 1995, avant d'être transformé en hôtel de luxe, en 2003. De 13 pensionnaires à son ouverture, il devait accueillir jusqu'à 200 malades au début du XX è siècle, soignés pendant plus de cinq siècles par les sœurs Augustines. Sous la royauté furent créés les hôpitaux généraux dont l'Hospice Général, en 1738, fut l'exemple. Ils étaient destinés à l'enfermement des asociaux. Il faudra attendre le XIX è siècle pour qu'apparaissent les grands hôpitaux dévolus aux soins. Pendant plus d'un siècle, la médecine lilloise fut marquée par la compétition entre deux écoles, celle de Saint-Sauveur, et celle de la Charité, qui aurait dû s'appeler Sainte-Eugénie, si l'inauguration n'était pas survenue après le désastre de 1870. L'Hôpital Albert Calmette ouvrit en 1936 en tant que sanatorium pour faire face aux ravages de la tuberculose dans la région, fut occupé par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale, avant d'abriter la pédiatrie et les services spécialisé de pneumologie, néphrologie et hématologie. La Cité Hospitalière, pensée par Oscar Lambret, construite par Jean Walter, dont la construction avait débuté avant le conflit ne fut terminée, pour l'aile Est qu'en 1953, et l'aile Ouest en 1958, grâce à la ténacité de Claude Huriez qui en anima l'achèvement. Premier Centre Hospitalier et Universitaire, il rassemblait dans la même structure Hôpital et Faculté. Cette période fut marquée par l'explosion des spécialités, tant médicales que chirurgicales, qui nécessita la création de nouveaux hôpitaux : l'Hôpital Cardiologique en 1965, l'Hôpital Roger Salengro en 1983, les USN d'Endocrinologie et de Psychiatrie, laquelle devait rejoindre en 2004 l'Hôpital Michel Fontan.

Les maternités, longtemps éloignées entre Saint-Sauveur et la Charité, firent l'objet d'un premier regroupement au niveau de la Maternité Henri Salengro, avant d'être réunies avec la pédiatrie dans l'Hôpital Mère Enfant de Jeanne de Flandre. D'autres bâtiments complètent cet ensemble hospitalier qui, avec la Faculté de Médecine, constitue le campus hospitalier et universitaire actuel.
               
La première faculté régionale de médecine fut créée à Douai en 1561, mais c'est en 1875 que fut ouverte la Faculté Mixte de Médecine et de Pharmacie de Lille, dont Gérard Biserte rapporta, en 1975, le premier siècle de son existence. Sa création avait été précédée d'un Collège de Médecine en 1681, puis d'une Ecole de médecine de Lille en 1805. La Faculté fut inaugurée dans ses locaux de la rue Jean Bart en 1882, avant d'être intégrée à l'ensemble de la Cité Hospitalière. Lors de la construction du Pôle Formation de la nouvelle Faculté de Médecine inaugurée en 1997, la partie demeurée dans l'enceinte de la Cité Hospitalière deviendra le Pôle Recherche, l'ensemble recevant le nom d'Henri Warembourg. L'augmentation considérable du nombre d'étudiants, allait nécessiter une extension du Pôle Formation en 2016.
               
L'histoire de la Faculté et des Hôpitaux de Lille ne se borne pas à des bâtiments, mais repose principalement sur un patrimoine humain constitué de tous les enseignants qui, associés à l'ensemble des praticiens, ont contribué à leur développement. Chacun a apporté sa pierre à l'édifice pour en faire ce qu'il est devenu. Une courte biographie de chacun d'eux a pour volonté de conserver la mémoire de cette histoire de la médecine lilloise.

Page précédente : Eugène-Louis Doyen 1859-1916

Sommaire


© 2011-2023. Tous droits réservés. Philippe Scherpereel.http://www.philippe-scherpereel.fr