Une journée d'automne en Carélie

Un album est disponible en cliquant sur le diaporama en bas de page. (Collection personnelle)


Entre deux conférences à Petrozavodsk, en ce mois d'octobre 2015, j'ai effectué une courte ballade d'une journée en Carélie. Le ciel était nuageux, une petite pluie fine tombait sur le lac Onega et sur les forêts de pins et de bouleaux qui allaient nous accompagner tout au long de la route. Il n'y avait pas de soleil pour faire resplendir les feuillages jaunis par l'automne, mais la température se maintenait vaille que vaille au-dessus de zéro.
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Vue de l'église de la Dormition



Notre première étape fut une église de bois, l'église de la Dormition, près de Kondopoga, sur une légère surélévation face au lac Onega. J'aurais souhaité visiter la cathédrale de la Transfiguration, sur l'île Kidji, au milieu du lac Onega, entièrement construite en bois de sapin, avec ses vingt-deux bulbes argentés, mais la navigation est interdite sur le lac dès le mois d'octobre. L'église fut construite en 1774. Sa charpente originale s'élève à 42 mètres de hauteur. On accède à l'église par un escalier extérieur couvert de bois. 




L'intérieur de l'église est sombre mais permet de découvrir une très belle iconostase. La porte sainte, malheureusement dépouillée de ses peintures, est flanquée d'une icône de la Vierge et du Christ. Une icône, aux traits épurés, située à la gauche du Christ, représente la Dormition de la Vierge à laquelle l'église est consacrée. Quelques belles icônes ornent la Déisis, mais certaines ont disparues et leur encadrement est resté vide.
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Icône de la Dormition de la Vierge
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Préparation du repas




Poursuivant notre découverte de la Carélie, nous arrivâmes dans le village de Kinerma, traditionnel des habitations en bois de la région. L'heure du repas étant arrivée, ce fut l'occasion d'un déjeuner typique préparé et servi par notre hôtesse Carélienne, dans son costume habituel, fait d'amples jupons de laine aux couleurs vives. L'âtre, où se fait la cuisson des aliments, est la partie essentielle de la pièce de séjour car il procure le chauffage de l'ensemble de la maison. On s'y étend à proximité pour bénéficier de sa chaleur. Après un repas roboratif et convivial, nous visitâmes les annexes de la maison : réserve de bûches, sauna, toilettes dont la fréquentation doit nécessiter une bonne dose de courage l'hiver lorsque la température s'abaisse de plusieurs dizaines de degrés en dessous de zéro. 



La petite chapelle, entièrement construite en bois, située de l'autre côté de la route, est la fierté du village qui souhaiterait accueillir davantage de visiteurs. Une charpente de bulbe, surmontée d'une croix orthodoxe, posée dans la galerie d'accès à la chapelle, démontre le savoir-faire des charpentiers qui construisirent la chapelle. Les icônes, disposées en rangées sur le mur du fond de la chapelle, suggèrent une iconostase dépourvue de porte sainte. Les icônes, très simples mais très belles, s'illuminent peu à peu à mesure que notre hôtesse allume une quantité de petits cierges sur les suspensions de laiton qui leur font face. 
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Cierges allumés face à l'iconostase

La Carélie rappelle ces  paysages de forêts et de lacs de la Scandinavie, de la Mazurie et de bien d'autres régions nordiques, mais elle ajoute cette petite touche magique de ses églises de bois aux trésors cachés.
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